Bonjour tout le monde,
Nous étions au Sol Rio de Luna Y Mares du 23 octobre au 1er novembre 2014 pour une période de 9 jours. On était dans la section Luna qui est plus tranquille étant loin de la salle à manger et des bars au lobby principal. Notre chambre était très bien située, au deuxième étage avec vue superbe sur la mer, près de la deuxième piscine et d’un bar faisant partie de l’ancienne réception du Luna, qui n’est plus utilisée aujourd’hui. Cette ancienne réception est un coin tranquille parfait où l’on peut s’installer sur les grandes causeuses pour lire et apprécier le calme.
L’hôtel est vieux et il a vraiment besoin de rénovations, mais tout était très propre. Les chambres sont très ordinaires, tout en blanc, pas de couleurs nulle part avec un plancher en terrazzo qui ressemble à une vieille école. Il y avait un groupe de travailleurs qui s’affairaient à rénover des chambres, mais au rythme où ça avançait, ils en auront sûrement pour plusieurs années. Je ne veux pas être trop dure envers l’hôtel, car une fois le choc de l’arrivée passé, cet endroit est superbe, avec sa végétation mature et le fait que l’hôtel surplombe la mer en étant un peu plus haut dans la montagne et offre de prise de vue à couper le souffle. J’ai beaucoup aimé cet endroit.
Côté nourriture, ça dépend de nos goûts personnels et aussi beaucoup de nos attentes. Je sais qu’il s’agit de Cuba, mais je dois spécifier que nous avons payé seulement 755$ par personne pour 9 jours en tout inclus. En tenant compte du prix payé, je considère que j’ai très bien mangé pendant mon séjour. Par contre, ma conjointe a trouvé ça un peu plus difficile, mais comme j’ai mentionné, c’est une question de goûts.
Nous avons profité de trois restaurants à la carte, soit Le Bistro (cuisine française), La Pinta (cuisine méditerranéenne) et le Galileo (cuisine italienne). Dans les trois cas, nous avons très bien mangé, mais je dois avouer que la nourriture au restaurant italien est de beaucoup supérieure aux deux autres. Par contre, côté service, il faut s’attendre à un très long souper.
La randonnée palmée
Santa Esmeralda
Je dois avouer que j’ai été impressionné par le récif sur la plage de Santa Esmeralda. François avait déjà mentionné dans l’une de ses revues qu’il avait préféré cette région et je suis tout à fait d’accord avec lui. On doit se rendre devant le Paradisus Rio de Oro et longer le mur de roche pour environ 150 mètres pour arriver sur un récif qui s’étend jusqu’à la deuxième plage de l’autre côté de la pointe. On a été beaucoup plus loin que le secteur démarqué par François et le récif est encore très beau à cet endroit. Il y beaucoup de poissons à l’endroit où l’on entre à l’eau et ils semblent très bien nourris, mais plus on s’éloigne et moins il y a de poissons. Il faut aussi être prudent si on s’éloigne beaucoup de la rive, car le retour peut parfois être difficile à cause du courant généré par la marée descendante. On ne fait pas toujours attention aux marées et parfois ça peut nous jouer des tours. À deux reprises on a eu des retours longs et difficiles.
Donc, le récif de Santa Esmeralda est superbe et vaut le détour. En fait, c’est le plus beau récif que j’ai vu dans la région de Holguin. La seule chose que je déplore est le manque de variété de poissons; je n’ai pas vu aucune murène, pieuvre, poisson porc-épic ou même de poisson lion.
À la fin de la première journée, on est sorti en kayak pour aller rejoindre en la barrière de corail, mais il y avait des vagues et la distance est tout de même assez grande. Disons que je ne suis pas très à l’aise dans un kayak et encore moins à cette distance de la rive. On a donc convenu que c’était un peu trop loin pour se rendre à la nage. C’est toujours possible, mais si l’on calcule 45 minutes à 1 heure de nage pour se rendre au récif, le temps d’exploration de celui-ci plus le temps de retour à la rive, sans compter le risque de vagues, les courants et la fatigue, on a décidé d’aller rencontrer les gens du centre nautique pour savoir s’il y avait possibilité de prendre arrangement pour aller sur la barrière de corail.
Au centre nautique, on a fait la rencontre de Abad, qui semble être un des responsables du centre. On lui a demandé s’il y avait possibilité de louer ses services en catamaran pour quelques heures, le temps d’aller explorer la barrière de corail. Il nous a fait comprendre qu’il ne pouvait pas faire payer les clients de l’hôtel pour ce genre de service, mais qu’il viendrait avec nous en catamaran sur la barrière de corail et qu’il nous suivrait en catamaran le temps de notre plongée sur la barrière. Il nous a suggéré de lui donner un bon pourboire si nous sommes satisfaits de ses services. Il faut savoir lire entre les lignes ; le centre nautique est un service gratuit offert à tous les clients de l’hôtel, donc personne ne peut demander à être rémunéré pour un service spécifique. Par contre vous pouvez quand même obtenir le service voulu en prenant arrangement avec une promesse de pourboire. On s’est entendu pour un pourboire de 25 CUC pour environ 2 heures en catamaran sur la barrière.
Les jours suivants n’ont pas été très bons pour la plongée en apnée ; beaucoup de vagues et l’eau très floue. On est sortis à quelques reprises sur le récif devant l’hôtel, mais chaque fois ç’a été très difficile et pas vraiment plaisant. On attendait notre première vraie belle journée pour sortir en excursion avec Abad du centre nautique.
Finalement le dimanche 26 octobre, dame nature décide de nous donner un petit répit côté météo et on rejoint Abad au centre nautique vers 10h00 le matin. On part en catamaran et il se dirige vers l’hôtel Occidental Grand Playa Turquesa qui est un peu au nord de notre Hôtel, sur la plage Playa Yuraguanal. On est entré à l’eau à un endroit ou la barrière de corail est assez proche de la rive, mais plus on se dirige vers le Turquesa et plus on s’éloigne. À un certain point, nous étions à environ 650 mètres de la rive. On a exploré la barrière du sud vers le nord sur une distance d’environ 2 kilomètres. Au début, l’eau était très claire, mais plus se dirigeait vers le nord et plus l’eau était floue, et ce, même à cette distance. La barrière à cet endroit n’est pas pleine ou complète, elle est plutôt constituée de bouquets de coraux (patate) avec une assez bonne distance entre chaque. Il n’y avait pas beaucoup de poissons et les coraux sont très abimés, probablement à cause de la force des vagues à cet endroit. Disons que je ne recommande pas l’exploration de cette partie du récif.
Les jours suivants, la mer était assez déchainée et l’est très flou, donc pas très intéressant pour faire de la randonnée palmée. Un peu fatigué de rester sur le site de l’hôtel, on a loué un scooter pour aller faire le tour des hôtels voisins et évaluer la distance de la barrière et les possibilités d’y faire de la randonnée palmée. Si dame nature décide d’être un peu plus clémente, nous aurons peut-être le temps de venir y faire une petite plongée. On est allé visiter le Club Amigo Atlantico, le Brisas, le Playa Costa Verde et le Blau Costa Verde
Si nous avons la chance d’y retourner pour faire une randonnée palmée, ce sera surement au Brisas, car c’est à cet hôtel que la barrière de corail semble le plus près de la rive, du moins accessible à la nage, et il semble aussi y avoir beaucoup de coraux. Nous avons rencontré à cet hôtel un groupe de Québécois charmants qui ont été assez gentils pour nous faire visiter une chambre de l’hôtel. La salle à manger est très belle et la nourriture semble aussi très bonne aux dires des gens. Marie-Josée a demandé à la réception si on pouvait nous faire visiter une villa. Ç’a semblé un peu compliqué, mais on a tout de même réussi à obtenir une visite et j’ai été un peu déçu de la grosseur des villas, la vue et l’emplacement aussi. Ils ont des services spécifiques à part de l’hôtel tel qu’une piscine et salle à manger privée, mais je ne paierais pas la différence pour une villa, selon moi, ça n’en vaut pas la peine.
Les jours suivants n’ont pas été beaucoup mieux côté température ; beaucoup de vagues et même une journée complète de pluie. On est tout de même sortis à plusieurs reprises pour faire un peu de randonnée palmée, mais avec les courants et les vagues, ont se fatigue très vite et on est beaucoup plus exposés aux accidents. À chaque fois on faisait des sorties d’environ 1.5 heure et on revenait complètement exténués et aussi un peu découragés par la météo.
Accident
Parlant d’accident, laissez-moi vous raconter une petite histoire pour vous faire comprendre à quel point parfois les accidents peuvent survenir dans les moments les plus inattendus : ça fait plusieurs années que Marie-Josée et moi faisons seuls de la plongée en apnée, souvent dans des endroits retirés, dans les grosses vagues, dans les courants forts et parfois sur de très grandes distances et très loin de la plage et de la civilisation. Je considère qu’avec les années nous sommes devenus des snorkeleurs expérimentés et que malgré notre attitude souvent téméraire, nous sommes toujours prudents et il ne nous est jamais rien arrivé, jusqu’au jeudi 30 octobre 2014.
Connaissant déjà un peu les fonds marins de Holguin, on a décidé d’apporter avec nous en voyage exclusivement nos palmes ouvertes avec chaussons, ce qui permet de retirer les palmes et marcher de façon sécuritaire sur le fond souvent parsemé de coraux et petits oursins. Même chose pour rentrer à l’eau, on peut marcher jusqu’à avoir de l’eau à la poitrine, se laisser flotter et enfiler facilement ses palmes. L’accident est survenu une journée de grandes vagues en revenant d’une randonnée palmée sur le récif de Playa Esmeralda. Sur cette plage, le meilleur endroit pour entrer et sortir de l’eau est directement en face de l’hôtel Paradisus Rio de Oro, juste à côté d’un vieux quai désaffecté dont les derniers vestiges sont les poteaux en métal remplis de ciment qui sont toujours en place dans l’eau. À cet endroit, directement à côté des poteaux, il y a un petit chemin sans coraux qui permet de sortir de l’eau plus aisément. Marie-Josée et moi on venait tout juste d’enlever nos palmes et on se dirigeait vers la plage en marchant assez difficilement dans l’eau à cause des vagues. J’étais devant elle comme pour lui ouvrir le chemin et elle me suivait d’assez près. Arrivée au bord, pour sortir complètement de l’eau, il faut enjamber une dénivellation dans le sable qui est causée par les vagues. Je me lance le premier et je sors assez facilement et je me dirige plus haut sur la plage sans regarder derrière, certains que Marie-Josée me suit de près, mais elle a perdue pied dans la dénivellation, perdue l’équilibre et tombé en avant sur ses coudes et à ce moment, la vague est entrée et l’a projeté directement sur un des poteaux de métal. J’ai entendu le bruit d’un os qui se fracasse contre un poteau et je me suis retourné pour constater qu’elle venait de se fracasser la mâchoire contre un des poteaux du quai. Elle était complètement sonnée et incapable de se relever. Je me suis lancé vers elle pour l’aider à se relever et voyant qu’elle n’en était pas capable, je l’ai tiré vers la droite pour l’éloigner des poteaux en métal en sachant que le vague continue à entrer à pleine force. Après quelques secondes elle est revenue à elle et reprit ses esprits. On est sorti de l’eau difficilement et quand j’ai vu sa mâchoire, j’étais certain qu’il y avait une fracture. Après quelques minutes, Marie-Josée se sentait assez bien pour marcher et on s’est dirigé vers notre hôtel pour aller rencontrer le médecin. En route, elle a réussi à ouvrir la bouche et faire fonctionner sa mâchoire normalement, non sans douleur, mais on avait la certitude que rien n’était cassé. Pendant le reste des vacances, Marie-Josée a eu la mâchoire enflée avec un gros bleu, comme si elle avait reçu un coup de poing au visage. J’ai eu très peur et je tenais à vous raconter cette histoire pour faire comprendre à tout le monde qu’il faut toujours être très prudent ; les dangers ne sont pas toujours en haute mer, au large ou avec des requins. Le simple fait de perdre l’équilibre en sortant de l’eau et se faire surprendre par une vague pourrait vous briser le cou. Il faut être constamment sur ses gardes jusqu’à que l’on soit complètement sorti de l’eau.
Dernière sortie
Aujourd’hui, pour notre dernière journée, la mer est calme et belle. On rejoint rapidement Abat au centre de plongée pour une dernière sortie avec lui sur la barrière de corail directement en face de notre hôtel. On est parti en catamaran en se dirigeant devant le Paradisus Rio de Oro pour ensuite se diriger au large où commence la barrière de corail. On a sauté à l’eau dans un endroit peu profond et dès le début, le spectacle est incroyable ; à peine un mètre de profondeur avec une eau claire qui permet de voir à perte de vue. Le récif à cet endroit est constitué principalement de pointe de corail de feu, quelques coraux morts et beaucoup de cornes d’élans. Il y à tout de même un peu de vagues et il faut être très prudent. À certains endroits ce n’est même pas assez profond pour se retourner et vérifier la position de son partenaire (buddy). Il faut s’éloigner de la barrière et se diriger dans les endroits plus profonds pour se reposer et se parler. Quel beau spectacle, avec le soleil qui met tout en évidence. Il y a plusieurs types de barrières de corail. Celle-ci est du type pas très profond, mais surélevé pour effleurer la surface de l’eau afin de briser la vague, et très large pour permettre aux vagues de diminuer en intensité avant de traverser la barrière. Nous avons nagé tout le long de la barrière sur une distance de 1.75 kilomètre. À cet endroit, un peu dépassé l’hôtel, le récif est moins large, mais beaucoup plus profond. Les vagues sont aussi plus grosses et nous devons contourner certains récifs pour ne pas faire prendre par les vagues. Abat, notre guide qui est venu avec nous en catamaran, connaît très bien le récif et nous guide prudemment au travers les endroits plus risqués. À un certain point sur la barrière, on est à 1.3 kilomètre de la rive et je ne conseille à personne de se rendre à la barrière à la nage ; ça prendrait plus d’une heure simplement pour se rendre, ensuite explorer le récif pendant environ deux heures et un retour qui prendrait une autre heure, selon les vents et vagues, c’est très risqué, même si vous êtes en pleine forme et bon nageur. Pour 25 CUC, Abat vous amène sur la barrière et reste avec vous pendant deux heures le temps d’explorer celle-ci.
Conclusion
J’ai beaucoup aimé Playa Esmeralda pour la plongée en apnée. J’aurais aimé avoir la chance d’essayer d’autres endroits, mais dame nature n’a pas été très clémente avec nous. Pour mon deuxième voyage à Holguin, je constate que cette région a beaucoup à offrir pour la randonnée palmée. Ma première revue était basée strictement sur ce que j’avais exploré devant le Playa Costa Verde et pouvait sembler un peu dure à première lecture. Aujourd’hui je reviens à la charge avec de nouvelles expériences et je peux confirmer que Holguin est une très belle région offrant plusieurs possibilités de randonnée palmée, autant pour débutant que pour snorkeleur expérimentés. Des beaux endroits accessibles directement de la plage et d’autres moins accessibles, mais possibles avec quelques CUC et l’aide des locaux. Je recommande chaudement Holguin et je vais très certainement y retourner pour explorer les récifs devant les autres hôtels mentionnés dans cette revue.
Je fais abstraction de la nourriture, le l’âge de l’hôtel, des rénovations requises ; nous avons été logés, nourris avec boisson à volonté pendant 9 jours pour 755$. Je reviens donc charmé de Holguin et j’ai passé de très belles vacances avec des randonnées palmées surprenantes.